Tout le monde aimerait être entendu mais qui veut bien entendre ? Chacun souhaite être reconnu mais qui veut bien reconnaître à son tour ?
Moi d’abord ! Moi d’abord crie l’enfant désœuvré face au partage de la part de gâteaux entre ses frères et sœurs.
De même la manière, la part en soi qui dit “moi ! moi ! moi !“ demande reconnaissance par l’écoute.
De la tension d’équipe au conflit il n’y a qu’un pas
Lors d’une tension d’équipe en lien avec une collègue, un collaborateur, une responsable hiérarchique une part en soi crie et souhaite être écoutée.
Ça crie tellement à l’intérieur qu’elle ne peut pas entendre que sa collègue aussi à une part en elle qui crie. Elle ne voit pas que sa collègue aussi existe et à besoin d’être considérée, écoutée, entendue et reconnue.
Elle ne voit pas que sa collaboratrice est constituée aussi de sentiments et de besoins.
Chacun de nous oublie ce qui fait de nous des humains, c’est qu’on se décarcasse chaque jour avec ce qui nous traverse. Chaque être humain vit des émotions et des besoins dont il ne sait quoi faire dans les moments de tensions sourdes.
Une équipe éducative empathique en situation de conflit
Le mouvement d’aller sur la colline de l’autre, de s’épancher, de se courber un peu pour entendre et écouter l’autre n’est pas simple dans la relation au travail. C’est pourtant ce que chaque professionnel de la relation fait ou essaie de faire dans son accompagnement social ou éducatif.
Se baisser pour écouter un enfant qui pleure. Tendre l’oreille et le cœur pour décrypter les pleurs d’un nouveau-né. Donner de l’espace de parole à un adolescent mutique ou en colère. Offrir de l’empathie à un parent en désarroi ou en rage.
Quand ça concerne une petite tension avec sa collègue, le même humain qui travaille à tendre à la bienveillance dans son quotidien dans la relation aux usagers s’offusque de devoir offrir reconnaissance, considération dans sa relation en équipe.
10 clefs pour dépasser les tensions d’équipe :
- Prendre son dictaphone sur son téléphone : Dire, crier tout ce qui vous passe par la tête concernant cette situation. Les jugements, les reproches … renouveler l’action 1 fois par jour pendant 3 jours. Écouter l’enregistrement sur le coup et l’effacer le lendemain et recommencer sur 3 jours.
- Sur une feuille : Écrire tout ce qui vous passe par la tête et observer si le stress par rapport à la situation avec le-la collègue a changé et jeter la feuille à la poubelle.
- Avec une autre feuille : Écrire les faits et seulement les faits par rapport à la même situation en tension.
- Noter mes sentiments
- Décrire mes besoins en lien avec chaque sentiment.
- Comment je me sens maintenant ? Noter.
- Écrire la solution que je pourrais envisager.
- Passer à autre chose quand la tension n’existe plus.
- Je vais offrir à ma collègue de me raconter comment elle vit cette situation inconfortable.
- Noter ce que j’ai appris sur moi, sur ma collègue et sur l’organisation au travail grâce à cette tension et ce conflit et fêter ça !
Aïcha Riffi
Formatrice en intelligences collectives et organisation
K’es que ça veut dire ?
Equipe :
Dans un travail d’équipe, je partage avec d’autres une aventure, une communauté de destin pour faire œuvre commune sans doute mais aussi pour « être quelqu’un avec d’autres », dans une interaction continue qui permet la co-construction de notre projet et de notre groupe. Cela suppose une interdépendance acceptée et même, dans l’idéal, choisie. Chacun aspire, consciemment ou non, à ce que cette création commune s’opère harmonieusement, c’est-à-dire que dans ce travail, il puisse satisfaire ses propres besoins tout en contribuant à satisfaire les besoins de l’entreprise collective.
(Ecole de la sociocratie)
Tension :
État portant atteinte à un tissu, à un organe qui ne doit pas être (trop) tendu, en provoquant une sensation pénible de raideur. Synon. ballonnement, distension;
À ces premiers symptômes succèdent l’anxiété, la douleur et la tension de tout le ventre (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 504)
Conflit :
Le fait de ne pas être d’accord avec des idées ne caractérise pas forcément une situation de conflit. Celui-ci survient souvent quand une des parties essaie d’affirmer ses positions sans tenir compte des positions des autres.
Au sens strict, un conflit est un contentieux sur un ou des points de droit. On entend par conflit, au sens profond ou authentique du terme, l’affrontement de deux ou plusieurs volontés individuelles ou collectives qui manifestent les unes à l’égard des autres une intention hostile et une volonté d’agression, à cause d’un droit à retrouver ou à maintenir. Ces volontés essaient de briser la résistance de l’autre, éventuellement par le recours à la violence.
(Source : M. Rosenberg)
Sentiments :
Nos sentiments et nos émotions sont distincts des pensées et se manifestent dans notre corps par le biais des sensations corporelles. Ils nous sont très utiles, qu’ils soient agréables ou non, car ils nous donnent des informations sur la satisfaction ou la frustration de nos besoins. En effet, ils sont directement issus de nos besoins vitaux, sociaux, personnels, tels que la survie, la sécurité, le respect, la compréhension, la participation, le lien, l’affection … Nous vivons tous, quotidiennement, des sensations, émotions et sentiments très diverses plus ou moins perceptibles et identifiables. Souvent, nous n’avons pas appris à les exprimer. Or les exprimer est précieux pour nous relier avec authenticité à notre interlocuteur et contribuer à créer un climat de confiance.
(Source : M. Rosenberg)
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Besoins :
Les besoins des membres, à titre personnel, dans l’organisation, sont multiples mais ils peuvent être rangés en trois grandes familles de besoins : sécurité, appartenance et influence. Ces trois familles de besoins sécurité nous semblent permettre de couvrir le champ des conditions – objectives et subjectives – nécessaires aux personnes pour le bon fonctionnement d’une équipe ou d’une organisation.
(Source : M. Rozenberg)
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